mardi 23 septembre 2008

1918, c’était hier



Il paraît qu’il n’y a pas d’histoire officielle. C’est M. Jacques Chirac qui l’a dit lorsqu’il était Président de la République. Mais il n’empêche que cette année, parce que l’anniversaire de l’armistice de 1918 se compte en chiffre rond, il y aura quantité de discours, expositions, bouquins et éditions spéciales des journaux. Les élèves de troisième des collèges auront peut-être exceptionnellement en 2008 cinq heures de cours sur la guerre 14-18 au lieu des quatre prévues par le Programme.

Et à tout le monde, en insistant sur le nombre de quatre vingt dix, on va nous mettre dans l’idée que ces choses-là remontent au moyen-âge. Ou presque. Il n’en est rien, 1918 c’était hier. Sous le pont de chemin à Villemoisson, les gravures faites en 1914 et après par les soldats qui en avaient la garde sont toujours visibles. Le mois dernier en faisant les courses, il était près de midi, j’ai rencontré dans un commerce à Sainte-Geneviève-des-Bois une vieille dame qui visiblement avait envie de bavarder mais qui était pressée de rentrer chez elle retrouver ses enfants qui l’y attendaient pour lui souhaiter son anniversaire. A la façon dont elle parlait des babas au rhum qu’elle venait d’acheter et à l’attention qu’elle y portait il était visible qu’elle avait là quelque souvenir à raconter. Mais il lui fallait partir. Après son départ la vendeuse m’a dit que c’était son quatre vingt quinzième anniversaire que cette dame bien sympathique et manifestement heureuse de vivre allait fêter. Cela veut dire qu’en 1918 elle avait cinq ans. Cela veut dire aussi que partout dans le monde il y a encore aujourd’hui des gens qui le 11 novembre 1918 étaient là pour voir autour d’eux une joie immense se manifester. 1918, c’était hier.



Et ce n’est pas dans les musées qu’on trouve les souvenirs de cette époque. C’est dans les maisons. Sur la cheminée du voisin trône encore le vase en cuivre fabriqué par son père à partir d’un culot d’obus de 75 ; dans une vitrine on voit les médailles gagnées au front : celle des blessés et une médaille serbe commémorative acquise aux Dardanelles. Au grenier, dans la boîte où sont les vieilles photos on trouve celles du beau-père faisant son service militaire en 1909 à Toul.



Et les anciens se souviennent que parmi ceux qui avaient fait la guerre certains la racontaient volontiers, d’autre pas. Mais, de toute façon, on ne les écoutait guère. Il était bien sur pour tout le monde que c’était fini, que plus jamais on ne reverrait ça.

Pour illustrer cette proximité et rappeler que cette guerre n’a épargné presque personne et pas même Villemoisson, sur le site web associé à ce blog on a regroupé sous forme de dossier les pages qui évoquent ce conflit sur ce même site et sur celui de Claude Audigié «Connaissez-vous Villemoisson-sur-Orge ?»

Le dossier Villemoisson-sur-Orge et la guerre 1914-1918 se trouve ici
>>>>>

Sur le site de Claude Audigié on trouve également un dossier sur le même sujet.
On peut le lire à partir d’ici >>>>

Aucun commentaire: