jeudi 29 mai 2008

Pierre Esteffe expose ses photos à la Ville-du-Bois


Pierre Esteffe pratique la photographie en amateur depuis son plus jeune âge. C’est dire qu’au talent est venu s’ajouter l’expérience de quarante années d’exercice constant, varié et toujours passionné. Mais il y a aussi chez lui quelque chose de plus qui m’énerve particulièrement : il s’agit de l’instinct du chasseur d’images qui fait qu’il est toujours là où il faut être avant les autres.

Par exemple, c’est lui qui était là seul quand le premier bébé cygne est sorti de l’œuf au Breuil d’Epinay-sur-Orge le 13 mai 2006, alors que nous étions d’habitude toute une bande à surveiller de près tous les jours les moindres mouvements de maman cygne. C’est là, d’ailleurs, auprès du nid que les cygnes avaient construit au bord de la pièce d’eau, que nous nous sommes rencontrés. Heureuse rencontre qui a permis d’ajouter à mon site perso Internet des images d’un intérêt et d’une qualité dont je n’aurais pu que rêver si Pierre et ses autres petits camarades n’avaient eu la gentillesse de m’autoriser à les reproduire.



Mais Pierre ne photographie pas que les animaux. L’exposition dont il est question ici a pour sujet un autre de ses thèmes favoris : les costumes et masques vénitiens. Là, pour opérer, il n’a pas besoin de se rendre invisible sous un filet de camouflage et d’attendre des heures que le héron veuille bien quitter son immobilité pour se pencher sur l’eau et attraper un poisson au passage. Avec les masques, c’est tout le contraire : l’objectif de l’appareil les attire et sous le couvert de l’incognito, ils prennent des poses pour faire admirer leurs jolis atours. Et là, ce n’est pas l’insaisissable martin-pêcheur qui décide du cadrage de la photo mais le photographe lui-même qui met des acteurs en scène pour traduire en images ce mélange d’exubérance et de raffinement.




Ces photos vous les verrez exposées du samedi 7 juin au lundi 7 juillet 2008 au BRAM’S CAFE qui se trouve au Centre Commercial de la Ville du Bois (Entrée1)


Vous pourrez prolonger cette visite en allant visiter le site perso Internet de Pierre qui est à l’adresse suivante : http://pierre.esteffe.free.fr/
et si vous ne savez pas ce qu’a été en 2006 la saga des cygnes du Breuil dont il question plus haut, vous l’apprendrez en cliquant sur le lien suivant :
http://pagesperso-orange.fr/saint-sevin/cygne1b.htm

Toutes les images de ce message sont de Pierre Esteffe. Elles ne peuvent être reproduites sans son autorisation.

mardi 27 mai 2008

Villemoisson-sur-Orge 1899 - 2008


1899

mai 2008


Un peu plus d’un siècle (1899-2008) sépare les deux photographies qui précédent. Elles représentent toutes deux le plus ancien bâtiment communal de Villemoisson-sur-Orge, ville du département de l’Essonne en France. La juxtaposition des images est intéressante car elle permet de mettre en évidence les progrès accomplis pendant cette période.

Les apports de la civilisation sont ici, en effet, remarquables et, malgré les apparences, nombreux. Signalons plus spécialement :
- les plaques d’égout,
- l’automobile dont on aperçoit le capot avant,
- le passage zébré pour la protection des piétons contre les automobiles
- la rampe en alu du fameux escalier, symbole de l’exemplarité du réseau piétonnier villemoissonnais ,
- le Vélux et les chapeaux de cheminées
- le câble qui apporte les bienfaits de l’électricité en courant joliment sur la façade
- par leurs tags l’apport de jeunes décorateurs anonymes mais talentueux à la modernisation du décor
- la disparition du portique destiné à l’entraînement des pompiers devenu inutile
- l’audacieux panachage de volets en bois et en métal
- l’ingénieux et esthétique nouveau système de protection contre les intrus.

Mais ce qui apparaît comme encore plus remarquable est que , malgré toutes les transformations qu’elle a dû subir, cette petite construction rustique vieille de 176 ans tient toujours debout sans prothèses. Mais, bien sûr, avec quelques rides. Et, il faut ici saluer rétrospectivement le talent des artisans maçons campagnards du début du XIXè siècle et les remercier de nous permettre de posséder encore à Villemoisson un rare (et peut-être unique) témoignage du passé rural des villes-dortoirs de la grande banlieue parisienne d’aujourd’hui.


L’histoire de ce bâtiment a déjà fait l’objet de plusieurs pages sur ce blog comme sur les sites perso Internet qui traitent de l’histoire de Villemoisson.

Voir en particulier notre page intitulée : le cœur du Villemoison d’en bas et d’avant ici >>>>

jeudi 15 mai 2008

Des sentes décentes


La Ruelle des Fourneaux à Villemoisson-sur-Orge


Il y a, à mon avis, deux occasions qu’il ne faut jamais laisser passer : celle de s’instruire et celle de rigoler. Quand on tombe sur les deux à la fois, c’est le pied. Et ça va être le cas ici.

Il s’agit du fameux «réseau de sentes» qui serait une spécificité remarquable de la ville de Villemoisson-sur-Orge. Ces sentes que l'ami François Camembert, reconverti dans la poésie après une longue désintoxication, slame le samedi soir chez l’amie Geneviève de Tonnelet, elle-même touchée dorénavant plus par la grâce du verbe que celle du verre et des senteurs de buis et de fruits blancs du sauvignon nouveau. Mais lisons un peu François avant de l’écouter bientôt peut-être :

Nonchalantes les sentes
Serpentent du coteau.
Ouvriers et caissières
Les arpentent bientôt.
Employés, fonctionnaires,
Les suivent aussitôt
Quant aux intérimaires,
C’est plutôt le tantôt
Qu’ils descendent du coteau,
Pour aller au boulot
Et prendre le RER

En passant l’escalier
Qui va à la rivière
Ils auront une pensée
Pour tous ces écoliers
Et ces écolières
Qui au siècle dernier
Et même celui d'avant
L’ont franchi en courant
Tout en se poursuivant
etc...

Donc, si réseau de sentes il y a, la question est de savoir ce qu’on entend vraiment par là. Les dictionnaires ne nous y aident guère. En ce concerne le mot sente, tous nous donnent pour simple explication : sente = sentier. C’est tout et on n’est guère avancé. Quant au mot réseau, c’est tout le contraire, il y en a des tartines. Et on hésite entre l’idée d’enchevêtrement appuyée d’ailleurs dans le Petit Robert par un exemple d’application tout à fait approprié et dû au pape du Nouveau roman, Alain Robbe-Grillet : «l’inextricable réseau de sentiers qui sillonnait en tous sens les ajoncs nains de la falaise» et le concept de système organisé comme dans les réseaux d’assainissement, d’électricité, d’espionnage, etc. Exemple du dictionnaire : «Rien de ce qui concerne l’occupant n’échappe à nos réseaux» (De Gaulle)

Pris alors du plus grand doute, je me suis dit que de bien plus savants que moi avaient dû se poser la même question mais en y apportant des réponses et en les faisant connaître au monde entier par le moyen d’Internet. Et , comme vous l’auriez sans doute fait à ma place, je me suis retourné vers Google, pour lui demander d’interroger le monde de l’htttp et des wikis afin de m’indiquer l’adresse de tous ceux capables de m’initier au mystère du «réseau de sentes». 0,29 seconde après, le super fouineur du web annonçait 105000 résultats environ et en alignait la première page dans laquelle, avec étonnement, je me retrouvais en deuxième et troisième position avec des renvois au site perso dont dépend ce blog.


New York 2008

Rigolade de voir le plus ignorant de tous dans le tiercé de tête, même si avec cent mille participants il ne s’agissait que d’une petite compétition de quartier. Mais que du beau monde ! Beaucoup d’urbanistes pour la plupart des beaux endroits de l’Ile de France. Et que de beaux discours ! Les considérations sur leurs réseaux de sentes s’accompagnent de projets de «corridors écologiques» de «jardinage durable» de «circulations douces» etc. Les réseaux de sentes sont généralement qualifiés de : rares, anciens, importants, originaux. Ils sont assez souvent situés sur des coteaux. Des circuits pédestres permettent d’en faire le tour. Cela permet d’évoquer le bon vieux temps de l’agriculture, de l’arboriculture de la vigne, du bon petit vin blanc. Des sentes on ne plus décentes, somme toute. Un peu « bobo» peut-être, diront certains.


Camino Inca

Au passage Google nous renvoie vers d’autres sentes, sur le Chemin des Incas qui mène au Machu-Pichu, pour nous ramener aux circulations dites douces et à l’encouragement à la pratique du vélo. Ce qui, là non plus, ne semble pas une bataille gagnée d’avance lorsqu’on voit fleurir un peu partout le long de l’Orge, notre Ushuaia à nous, des pancartes qui invitent les cyclistes à ralentir.


Conclusion provisoire : il y a des mots comme circulation et douceur, devoir et mémoire, égalité et chances, qui semblent, depuis toujours, avoir bien du mal à s’accorder. On en reparlera.