mercredi 30 avril 2008

A Villemoisson, hold-up sur le Manoir

Villemoissonnaises, Villemoissonnais, Citoyens, Citoyennes, la situation est grave : notre patrimoine fout le camp.

C’est tout au moins ce que laisse entendre la lecture de la presse. La semaine dernière, l’hebdomadaire local départemental, LE REPUBLICAIN, vient de publier un Guide des communes 2008, par ailleurs fort intéressant, où la commune de Morsang-sur-Orge (91390) à la rubrique «Patrimoine», s’accapare le «Castel d’Orgeval (1905) construit par Hector Guimard, dans le parc Beauséjour » N’ayant peur de rien, elle s’annexe également la «forêt de Séquigny». La ville de Sainte-Geneviève-des-Bois, plus modeste, s’attribue, elle aussi, une partie de la forêt de Séquigny mais en la qualifiant de «pratiquement disparue»



On pourrait croire à une erreur quand tout le monde persiste à situer le Castel à Villemoisson, comme le fait, entre autres, le musée de l’architecture du Palais de Chaillot où il est représenté par la maquette que l’on voit ci-dessus. Mais il y a, d’abord, le fait qu’il y a maintenant plus d’un siècle que c’est comme ça et que même si les gens de Morsang, qui passent pour être lents, ont besoin d’un long temps de réflexion, on aurait pu, on aurait dû ....

Il y a aussi, et cela est plus inquiétant, qu’à la rubrique Patrimoine de de Villemoisson-sur-Orge la même publication énumère : « Eglise Saint-Laurent, porte de l’ancienne ferme (XII°), château de Villemoisson (XVII°), Manoir du Vieux Logis » Mais, point du tout question de l’autre manoir, le seul, le vrai, l’unique , l’historique : celui d’Orgeval. Ignoré, oublié, les voisins s’en emparent, s’en drapent, s’en gargarisent : nous voilà en face d’une nouvelle forme de délinquance ; le hold-up virtuel.

Le pire est que ça se passe entre associés, entre membres d’une même communauté et ce qui est sûr , c’est que ça ne va pas s’arrêter là. On pense à la forêt de Séquigny, par exemple. Le plan qui suit en a été dressé par l’instituteur de Morsang-sur-Orge en 1899. On y voit nettement la place qu’occupait alors les bois. Il n’en reste aujourd’hui que quelques arbres. On est loin de la forêt annoncée par le journal. A Villemoisson, pour l’éducation des masses, on vient de planter un massif composé d’une douzaine d’arbres. Si l’on n’y prend garde un autre hold-up virtuel va se produire.


Mais soyons un moment sérieux. Tout cela vient qu’en fait les questions d’histoire et de patrimoine ne passionnent ni les foules ni les autorités. Mais pour ceux que ça intéresse, et on va en profiter, c’est l’occasion d’évoquer le passé. Pour en rester au point de départ de ce message : le Castel d’Orgeval et le Parc Beauséjour, regardons deux cartes postales qui montrent que si, Guimard a construit une grande villa à Villemoisson, il en a aussi bâti deux petites à Morsang. Jean-Pierre Lyonnet, Bruno Dupont, Laurent Sully Jaulnes dans leur livre intitulé Guimard perdu nous disent que l’architecte aurait acquis deux lots du Parc pour y construire, semble-t-il à ses frais, les deux petites villas représentées ci-après. Le but était de les faire figurer comme maisons témoins sur un catalogue de vente par correspondance. La même source précise que la villa Clair de Lune, située Avenue des Muguets, a été détruite et que la villa Rose d’Avril de l’avenue de la Pépinière a été défigurée au début des années 1970. Je crois l’avoir identifiée au cours d’une promenade dans Morsang, mais je n’en suis pas certain.



Ce sont là des sujets déjà évoqués par ailleurs et particulièrement sur notre page consacrée aux années 1904/1905 et qu’on obtient en cliquant ici >>>>>>

On peut aussi aller sur le site Internet perso de Claude Audigié intitulé les pages consacrées aux lotissements et au Castel. « Connaissez-vous Villemoisson ? »

lundi 28 avril 2008

Jean-Pierre Debats expose ses photos.

Jean-Pierre Debats est un photographe naturaliste amateur. Son terrain préféré de chasse à l’image est la forêt de Sénart où il traque en cachette et en silence pendant des heures l’instant magique où un rayon de soleil rendra comme irréel le paysage, où une mouche viendra butiner une fleur, où une harde de sangliers traversera la route, où l’insaisissable martin-pêcheur se posera sur une branche. Instant où il lui faudra ensuite, et au quart de seconde près, imaginer dans sa tête l’image à réaliser, puis, dans le quart de seconde suivant, régler son appareil pour espérer arriver au résultat désiré. Et à nouveau attendre un autre instant magique. Vingt secondes ou deux heures après. Ou pas ce jour-là. Ce n’est pas grave, il dit "je reviendrai" Et il revient.


Mais Jean-Pierre, quand il n’est pas dans les bois, travaille. Et il se trouve que pour se rendre chez son employeur il passe en voiture le matin et le soir à côté du plan d’eau du Breuil à Epinay-sur-Orge. Il y voit de l’eau, des arbres, des oiseaux, il ralentit, il regarde. Et c’est ainsi qu’en avril 2006 il s'est arrêté et est venu rejoindre ceux qui passaient le plus clair de leur temps à observer avec émerveillement et anxiété les premiers jours des sept petits cygnes qui venaient de naître sous leurs yeux.


C’est là que je l’ai rencontré, qu’il a également fait la connaissance d’autres photographes amateurs passionnés de nature, que tous ont contribué aux pages de mon site Internet consacrées à l’événement. A l’occasion, lui et ses homologues : Pierre Esteffe et Sylvain Hébuterne, m’ont appris sur les oiseaux assez de choses pour me faire prendre un moment par certains pour un ornithologue. Ce qui est très loin d’être le cas, mais qui m’a montré que pour photographier les bêtes et les plantes, il fallait à la fois talent, science et amour de la nature.

Tout cela apparaît dans le travail de Jean-Pierre qui réalise de belles images mais qui sait aussi nous faire ressentir la puissance du cerf comme la fragilité du coquelicot ou la solidarité familiale des cygnes.


Il a déjà exposé ses œuvres à la jardinerie TRUFFAUT de la Ville-du-Bois dans l’Essonne. Aujourd’hui, on peut les voir et jusqu’au 5 mai 2008 au BRAM’S CAFE qui se trouve à l'entrée N° 1 du Centre commercial Carrefour de la Ville du Bois.


samedi 26 avril 2008

Villemoisson en mouvement

Certains disent qu’il ne se passe jamais rien à Villemoisson. C’est pure médisance et méchanceté. Et surtout manque de curiosité. C’est une des très graves maladies du siècle, le manque de curiosité. Ici, sur ce blog comme sur le site Internet qu’il accompagne, on essaie de lutter contre. Par l’exemple.

Ainsi, regardons les deux images qui suivent et qui représentent toutes deux le tennis de Villemoisson vu du ciel. La première est celle que l’on trouve sur Google Earth. On sait qu’elle date d’août 2002 (Nadine prétend toujours que c’est août 2003, mais elle a tort). La deuxième, d’origine IGN, est celle que l’on verra à partir du 13 mai 2008 sur le site Via-Michelin relooké. On voit que les choses ont bien changé.



image Google Earth

image Microsoft Virtual Earth

Je ne vous dirai pas de quand, d’après moi, date cette dernière image parce que j’hésite encore entre deux jours, mais ce que je peux vous affirmer est qu’il n’y aura pas cette fois de concours gratuit organisé sur le sujet. Et cela tout simplement parce que ce serait trop facile et que, même aussi peu doués que vous êtes, au bout de cinq minutes vous allez trouver l’année, dix minutes après, la quinzaine, un petit tour à la périphérie et vous avez le jour de la semaine, un coup d’œil chez les voisins (c’est pas qu’on les espionne, mais on sait des choses sur leurs valeurs : piscine, bagnoles, barbecue, etc.) et il ne reste plus que deux jours possibles. Personnellement j’en suis là, mais je ne vous dirai pas quels sont mes deux jours.

On va vous laisser chercher un peu. Pour cela, il vous suffit de vous brancher sur la version béta du nouveau site Via-Michelin et à partir du lien qui est ici>>>>>

@+ On en reparlera. Forcément.

mardi 22 avril 2008

Villemoisson en fleurs, suite : mea-culpa

Je me suis encore trompé, j’ai cru voir des véroniques partout. Il y en a, c’est vrai, de plusieurs sortes au Breuil : de Perse, filiforme et autres ; mais la fleur que tu m’avais donnée, mon petit camarade, et que je n’ai pas traitée avec tout le respect qui lui était dû, se nomme non pas véronique, de la famille des scrofulariacées, mais cardamine des prés (cardamine pratensis) de la famille des crucifères. Grossière erreur.

Les photos de cette plante qui suivent ont été réalisées le 22 avril 2008 à 14 heures, deux heures environ après leur cueillette. Elles ne montrent que ce qui est joli à voir : le haut de la plante. Le bas n’a pas d’intérêt artistique, mais mérite qu’on en parle parce que les feuilles y sont plus larges qu’au sommet et qu’elles sont consommables. Ceux qui savent disent qu’elles ressemblent au cresson de fontaine et qu’elles en ont le goût. Sur Internet on trouve des recettes pour les accommoder en salade, quelques fleurs servant de déco au plat. Une de nos grandes surfaces présente une recette de carpaccio de saumon à la cardamine des près, réalisable en 15 minutes sans temps de repos et qui utilise une cuillérée à soupe de petite feuilles de cardamine des près et quelques fleurs pour le décor.


Certains cultivent la plante pour le décor et d’autres pour la salade. Il paraît que les feuilles sont riches en minéraux et vitamine C. Et même en huile de moutarde. . Le problème est qu’elles sont vraiment petites et que pour réussir à en remplir une cuillère à soupe il en faut cent fois plus qu’il y en a au Breuil. Alors, contentons-nous de les regarder d’autant plus que, comme beaucoup de fleurs printanières, il n’y en a plus pour longtemps.

P.S. J’ai raté la photo de la plante en situation au bord de l’eau. On va corriger ça bientôt.

lundi 21 avril 2008

Villemoisson en fleurs

C’est le printemps. Dans la grisaille, les jacinthes illuminent le bois des Genoux Blancs.


Le pissenlit s’apprête à semer à tout vent.



En ville, des tulipes en fleur égaient les massifs des ronds-points. De sympathiques bouquets bordent l’Avenue du Bois. Alors qu’il n’y a pas si longtemps, Villemoisson passait pour la ville la plus défleurie du département, on se demande s’il y a quelque chose de changé. De méchantes langues font le rapprochement avec la période électorale. Je pense qu’elles ont tort et que de jolies taches de couleur vont éclairer la ville, de-ci de-là, en toutes saisons, avant, pendant et après les élections.




Autour du bassin du Breuil, dans un environnement différent, d’autres espèces de plantes sauvages fleurissent. C’est là que, samedi, j’ai rencontré un habitué des lieux, un jeune garçon âgé de trois ans qui, avec son grand et beau sourire habituel, m’a montré le joli bouquet qu’il venait de cueillir pour l’offrir à sa maman. C’était sommaire : il n’était composé que de trois branches. Une que sa grand-mère, qui s’y connaît, a identifié comme étant de la carotte sauvage, les deux autres nous ayant laissés perplexes. Pour ma part, c’est normal : je n’y connais rien. Mais comme j’ai des livres à la maison je me suis engagé à rechercher le nom de la plante et j’ai demandé à mon jeune ami d’aller m’en cueillir une autre branche. Ce qu’il a fait avec empressement et toujours en souriant.

Après un détour par le bois des jacinthes, je suis rentré chez moi et ce n’est qu’un long moment après que j’ai découvert au fond de ma poche une petite branche toute froissée qui ne m’a pas permis une identification précise. D’autant plus que la branche ne comportait pas de feuilles. Et c’est ce qui fait que dimanche, hier, en allant faire quelques courses alimentaires, je me suis arrêté au Breuil et que, alors qu’il commençait à pleuvoir, j’ai recherché et trouvé une plante qui m’a semblée identique à celle de la veille. J’étais en voiture, j’ai pris les précautions nécessaires et procédé à l’identification dans les plus brefs délais. Le résultat est flagrant. Sur la photo qui suit on voit la vraie plante (en bas) posée sur le livre. Le cercle représente 1 centimètre.


Le livre en question s’intitule Fleurs sauvages de France et d’Europe. Son auteur, Roger Phillips, est anglais. L’adaptation française a été réalisée par Michel Cuisin. En ce qui concerne notre plante l’ouvrage indique :

Véronique de Perse Veronica persica Poiret, famille des Scrophulariacées. Plante annuelle naturalisée depuis longtemps. Très commune en plaine et en basse montagne. Champs, chemins, jardins. Atteint 30 cm. Introduite d’Asie au dix-neuvième siècle, devenue l’une des véroniques les plus communes. Floraison : toute l’année. Voir les autres véroniques.

Cela dit, un doute subsiste dans mon esprit et je ne suis pas, à cause de la disposition des feuilles, du tout certain d’avoir cueilli la même plante que mon jeune ami. Il s’agit certainement d’une véronique mais pas de celle de Perse. Plutôt la véronique petit-chêne. Le monde est infini. Mon ignorance aussi. S’l ne pleut pas, je vais aller faire un tour là-bas cet après-midi.

vendredi 18 avril 2008

Flash-back 2008-1918-2008

C’est Wikipédia qui le dit et on peut croire Wikipédia : (c’est sérieux, j’y participe) le flash-back se définit ainsi :

« Dans une narration cinématographique, un flashback (ou flash-back, terme anglais qui peut se traduire par « retour en arrière » est un procédé d'inversion, qui, dans la continuité narrative, fait intervenir une scène s'étant déroulée préalablement à l'action en cours ou principale.
En général, le flashback s'articule donc autour d'un élément pivot, raccord d'un instant du temps principal du récit à un instant antérieur, puis grâce à un deuxième élément pivot, qui est le plus souvent une variation du premier, érigé en référence, il est opéré un retour au temps principal du film. »


Le point de départ de notre flash-back est une image d’aujourd’hui ; un paquet de cigarettes sur lequel on lit dans un épais cadre noir et en grosses lettres noires comme sur les faire-parts de deuil « Fumer tue » Tout le monde connaît et les commentaires ne sont pas nécessaires, surtout à l’heure où l’on vient d’interdire de fumer dans les lieux publics.


L’image suivante de notre flash-back qui constitue le retour à une période antérieure est beaucoup moins connue que la précédente. C’est un dessin d’enfant, élève de l’école de la rue de L’Arbre-Sec à Paris, vraisemblablement une fille. Il est daté de 1918.




C’est une des nombreuses images réalisées par les élèves des écoles de Paris âgés de onze à quinze ans à qui il avait été demandé de dessiner des affiches sur le thème des restrictions. Les sujets retenus par les gamins et surtout les gamines (le journaliste de l’Illustration nous apprend que les filles ont montré beaucoup plus de talent que les garçons) sont divers : le blé, le pain, le sucre, les confitures, le tabac, les étoffes, le charbon, le lait, le café, le papier, le savon, le verre, la monnaie, le cuir, en fait les soucis quotidiens des mères de famille. Une page entière est consacrée par l’Illustration à l’événement. Les reproductions sont malheureusement en noir sur blanc.

Le troisième étage de notre flash-back, le retour en 2008, aboutit à Villemoisson sous le pont de chemin de fer, là où le cafard devait effectivement régner de temps en temps chez ceux qu’on avait enlevés à leurs familles pour veiller sur les voies de communication pendant la guerre 14-18, la grande guerre, celle qui devait être la der des ders. Ces soldats qui appartenaient aux classes les plus anciennes campaient dans le champ voisin, là où se trouve actuellement un groupe de quatre immeubles HLM. Ils ont gravé leurs noms sur les pierres de l’édifice. Ces traces de leur passage sont toujours visibles malgré l’usure, l’humidité, les bestioles, les malveillants, les ignorants et les tagueurs.


Parmi ces gravures on remarque celle de Paul Epiart qui nous indique non seulement son nom et la date :1914, mais aussi sa classe d’incorporation dans l’armée à l’occasion de son service militaire :1890, ce qui veut dire qu’il était né en 1870 et qu’en 1914 il avait 44 ans. Et on imagine qu’à son âge il n’a sans doute pas été facile de quitter travail, pays, famille et amis pour faire son devoir et de retrouver avec des inconnus à Villemoisson sous un pont.


Une grande indifférence entoure ces témoignages du passé devant lesquels, pour ma part, j’éprouve une certaine émotion lorsque je m’attarde à les regarder ou à essayer de les photographier correctement. Et je pense au temps, sans doute relativement proche où ils vont disparaître car les causes de détérioration vont en progressant et qu’il y de moins en moins de choses qui vieillissent bien en plein air. Qu’y faire quand tout le monde s’en fout ?

On trouvera, en couleurs, d’autres reproductions des affiches dessinées en 1918 par les enfants des écoles de Paris ici >>>>>

et une page consacrée aux gravures du pont de chemin de fer de Villemoisson ici >>>>>

lundi 7 avril 2008

Ecoutez ça si c’est chouette !

Barbara à la télé en 1961 Discorama

Tous ceux qui ont un peu vécu connaissent l’air et les paroles la chanson « la plus bath des javas» ou tout au moins son refrain :

Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
Écoutez ça si c'est chouette !
Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
C'est la plus bath des javas


Ce qu’on sait moins - mais on est là pour ça - est que la chanson a été écrite en 1925 par Georgius pour les paroles et Trémolo pour la musique. C’était au temps des années appelées depuis « folles » et qui l’ont bien été, folles et plus que folles, à plus d’un titre : folie douce et folie furieuse mélangées. Dans la catégorie folie douce, et particulièrement en matière de chansonnettes, on y a produit des tas de choses que personne n’oserait écrire aujourd’hui.

Toutes ces chansons n’ont pas disparu car quelques artistes des générations suivantes ont eu la bonne idée de les inscrire à leur répertoire. Et c’est ainsi que « la plus bath des javas » a été chantée, entre autres, par Andrex, Mouloudji, Renaud. Et aussi par Barbara en 1961 dans l’émission de Denise Glaser «Discorama»

On peut l’entendre facilement car on la trouve sur YouTube à de nombreux exemplaires gratuitement mais en VR (version ratatinée). Sur le site de l’INA la chanson est en VO, mais il faut d’abord s’inscrire et ensuite payer (1,50€) Je l’ai fait. Ca vaut le coût. Sauf qu’il y a quand même un problème. C’est qu’on n’entend pas exactement ce qu’a écrit Georgius.

En effet, la chanson raconte les amours de Nana et Julot, une histoire qui se termine mal car son héros finit sur l’échafaud. Il y a là-dedans quelques mots de l’argot de l’époque dont tout le monde comprend ou devine encore la signification. Mais il y a aussi ces vers au sens aujourd’hui énigmatique :

L'échafaud se dresse là
L' bourreau qui n' s'en fait pas
Fait l' couperet à la pâte Oméga

Dans la version interprétée par Barbara en 1961 à la télévision on n’entend pas tout à fait la même chose mais :

L'échafaud se dresse là
L' bourreau qui n’ s'en fait pas
Chante un air d’ la Traviata
La, la, la , la, la ......


A quoi rime ce changement ? Pas à une question de rime, sans doute. Parce que, pour rimer avec « qui ne s’en fait pas » Traviata ne vaut guère mieux qu’Oméga. Parce qu’on est à la télé, pour éviter tout message ayant un aspect publicitaire ? Peut-être. La pub, toujours la pub, encore la pub. Personnellement je le regrette : si sans cesse on réécrit l’histoire on finira par ne rien y comprendre. Si ce n’est déjà fait. Sans doute on trouvera quelqu’un qui, un jour, pour un pensionnaire de la Star Ac, écrira quelque chose comme :

Tandis qu’l’échafaud s’accommode
Le bourreau qui suit la mode
Ecoute Johnny sur son Ipod.


Mais qu’il fasse gaffe, je lui réclamerai des droits d’auteur.

Reste à savoir ce qu’était cette fameuse pâte Oméga. On trouve la réponse dans les buvards publicitaires qui remontent au temps où les écoliers écrivaient encore avec une plume sergent-major trempée dans l’encre de l'encrier.




C’était aussi le temps où toutes les cuisines, en ville comme à la campagne, étaient équipées d’une cuisinière qui fonctionnait au bois ou au charbon et qui servait à la fois à la cuisson des aliments, au chauffage de la pièce et à la production d’eau chaude. Les ménagères soigneuses avaient le soin d’entretenir et de faire briller cet instrument essentiel et ses accessoires. C’était, évidemment, le cas de la femme du bourreau qui utilisait pour cela cette fameuse pâte Oméga. Ce qui n'avait pas échappé à son fidèle mari, pourtant plus que tout autre exposé au stress. Sans le savoir, d'ailleurs, puisque le mot n'avait pas encore été inventé.

Musée Palaisien du Hurepoix

Pour voir et écouter Barbara on a le choix entre : gratuit mais moche sur YouTube, ou correct mais payant sur l’INA. A vous de juger : c’est comme pour les pensions alimentaires : selon les moyens de celui qui donne et les besoins de celui qui reçoit.

Si vous aimez rire et chanter, sans forcément boire, allez donc faire un tour du côté du site de l’astérisque vert : c'est ici
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Si vous voulez avoir une idée de ce qu’était la vie avant l’invention du téléphone portable, à la fin du XIXè siècle et au début du XXè, allez avec vos enfants à Palaiseau visiter le Musée Palaisien du Hurepoix. Superbe, sérieux et patient travail de bénévoles, accueil très sympathique. Et c'est près de Villemoisson.
adresse de leur site Internet ici
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Dans la même idée d'un voyage dans le passé est notre série de pages intitulée : "en ce temps-là" où sont évoquées, entre autres, les années 1903, 1904, 1905, 1916, 1917, 1918, 1934 et que l'on peut atteindre en cliquant ici >>>>