dimanche 8 juin 2008

Du côté du Breuil 3 - Grande violence


On n’a pas donné ici de nouvelles du Breuil depuis le 30 mars dernier. C’est un tort bien sûr, mais il faut bien dire qu’il n’y a pas cette année sur la pièce d’eau l’animation vécue au cours des précédents printemps. Pourtant, il s’y passe des choses et ce sera le sujet de plusieurs messages sur ce blog.

Parlons des cygnes d’abord pour dire qu’ils ont disparu. Alternativement, on y a vu au début de l’année un couple de l’espèce et un solitaire. On a cru longtemps que le couple allait s’installer, mais après plusieurs réapparitions, il est parti. Quant au solitaire, avant de s’en aller lui aussi, il s’est montré subitement caractériel en s’en prenant avec violence tantôt à l’un, tantôt à un autre des canards blancs. A la fin du mois d’avril, il en a même tué un en le noyant. Quelques jours après, le 2 mai, le cygne s’en est pris à notre vieille connaissance la cane blanche. Il se trouve que j’étais là et la vidéo qui suit en témoigne.






Sur cette vidéo on voit des choses qui me paraissent tout à fait intéressantes et qui méritent d’être commentées. Comme au théâtre il y a d’abord la présentation des personnages qui vaquent chacun de leur côté à leurs occupations habituelles : le canard blanc qui se repose, le cygne qui casse la croûte, le vieux couple mixte qui se promène. Et puis les choses s’accélèrent à partir du mouvement de colère du cygne et la fuite de la cane pour finir par la dramatique poursuite et le courage du compagnon de la cane. La fin montre, trois jours après, les acteurs réconciliés se reposant ensemble à l’ombre du grand saule.

Le son original a été conservé avec le grognement profond du cygne et les cris apeurés de la cane. Les bavardages des témoins viennent s’y superposer. On peut les trouver superflus mais, à la réflexion cette manifestation de l’irrépressible besoin de causer des humains ajoute à la vérité de la situation. Notons au passage qu’il paraît que c’est sa façon peu harmonieuse de s’exprimer qui aurait fait qualifier le cygne de muet par les Anglais (mute swan), alors qu’il est chez nous tuberculé.

Le fond musical, lui aussi authentique, est assuré par les choristes de l’harmonie locale : rana esculta cantorum. Un familier du Breuil, amateur éclairé de musique classique comme de photographie, Didier Besse, a réussi à tirer le portrait de quelques-uns des membres de ce merveilleux ensemble que l’on voit ici dans la pratique de leur talent.




  • © Didier Besse

Les cygnes, vedettes du Breuil, partis, on prête maintenant attention aux seconds rôles : canards, grèbes, fuligules, rats, hérons. On en parlera en commençant par les hirondelles qui viennent de faire en masse leur apparition.


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