jeudi 31 juillet 2008

La ballade du rat musqué


© Didier Besse


Interrompons un instant les vacances pour montrer à partir de quelques images et d’une vidéo que la pièce du Breuil n’est pas seulement peuplée de personnages romantiques : une cane blanche vivant le grand amour avec un canard colvert en compagnie de superbes cygnes évoluant avec grâce sur une musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski. On y voit aussi une famille de rats musqués dont un représentant nous a fait une belle démonstration de ses talents de plongeur le 17 juillet dernier. Il est probable que, dans le temps le même temps, il a semé la pagaille dans la colonie des grenouilles tout en améliorant son régime alimentaire par un apport complémentaire de protéines. La vidéo qui suit nous le montre dans ses ébats accompagnés du fameux «Muskat ramble » composé par Kid Ory (vers 1923) et devenu standard du jazz New Orleans. A voir l’insolente joie de vivre que manifeste l’animal il n’y a aucun doute que c’est bien quelque chose comme qui a inspiré le grand tromboniste louisianais.






Les photographies qui accompagnent cette page datent du mois de mai dernier. Elles ont été prises par l’ami Didier Besse au travers du grillage qui sépare le Breuil du parc de l’hôpital de Perray-Vaucluse, dont la partie avoisinante est restée inondée très longtemps cette année et où de nombreux animaux sont nés : les rats musqués qu’on voit ici, mais aussi canards, poules d’eau, foulques, hérons. Ces derniers y ont d’ailleurs tenu tout le long du printemps d’importantes et spectaculaires réunions.

© Didier Besse


© Didier Besse

Sur le rat musqué il existe de nombreux sites Internet. On remarquera que les sentiments affichés à l’égard de cette petite bête sont tout à fait différents selon les pays, selon qu’il y est source de profit ou qu’il se contente d’y faire des gros trous. Partout. Comme chez nous.

Sur vodeo.tv, avec des sous (1,99 € ou 3,99€)), on peut louer ou acheter une intéressante vidéo consacrée à Kid Ory où on l’entend interpréter, entre autres morceaux, le Muskrat Ramble et aussi chanter en français dans « C’est l’autre cancan »


samedi 5 juillet 2008

Concours été 2008 Question n°1


Indice complémentaire n° 1

Ce grand artiste y avait une maison




Celle belle rousse y a son pré


On retrouve le texte de la question posée sur le site perso en cliquant
ici
>>>>>

dimanche 8 juin 2008

Du côté du Breuil 3 - Grande violence


On n’a pas donné ici de nouvelles du Breuil depuis le 30 mars dernier. C’est un tort bien sûr, mais il faut bien dire qu’il n’y a pas cette année sur la pièce d’eau l’animation vécue au cours des précédents printemps. Pourtant, il s’y passe des choses et ce sera le sujet de plusieurs messages sur ce blog.

Parlons des cygnes d’abord pour dire qu’ils ont disparu. Alternativement, on y a vu au début de l’année un couple de l’espèce et un solitaire. On a cru longtemps que le couple allait s’installer, mais après plusieurs réapparitions, il est parti. Quant au solitaire, avant de s’en aller lui aussi, il s’est montré subitement caractériel en s’en prenant avec violence tantôt à l’un, tantôt à un autre des canards blancs. A la fin du mois d’avril, il en a même tué un en le noyant. Quelques jours après, le 2 mai, le cygne s’en est pris à notre vieille connaissance la cane blanche. Il se trouve que j’étais là et la vidéo qui suit en témoigne.






Sur cette vidéo on voit des choses qui me paraissent tout à fait intéressantes et qui méritent d’être commentées. Comme au théâtre il y a d’abord la présentation des personnages qui vaquent chacun de leur côté à leurs occupations habituelles : le canard blanc qui se repose, le cygne qui casse la croûte, le vieux couple mixte qui se promène. Et puis les choses s’accélèrent à partir du mouvement de colère du cygne et la fuite de la cane pour finir par la dramatique poursuite et le courage du compagnon de la cane. La fin montre, trois jours après, les acteurs réconciliés se reposant ensemble à l’ombre du grand saule.

Le son original a été conservé avec le grognement profond du cygne et les cris apeurés de la cane. Les bavardages des témoins viennent s’y superposer. On peut les trouver superflus mais, à la réflexion cette manifestation de l’irrépressible besoin de causer des humains ajoute à la vérité de la situation. Notons au passage qu’il paraît que c’est sa façon peu harmonieuse de s’exprimer qui aurait fait qualifier le cygne de muet par les Anglais (mute swan), alors qu’il est chez nous tuberculé.

Le fond musical, lui aussi authentique, est assuré par les choristes de l’harmonie locale : rana esculta cantorum. Un familier du Breuil, amateur éclairé de musique classique comme de photographie, Didier Besse, a réussi à tirer le portrait de quelques-uns des membres de ce merveilleux ensemble que l’on voit ici dans la pratique de leur talent.




  • © Didier Besse

Les cygnes, vedettes du Breuil, partis, on prête maintenant attention aux seconds rôles : canards, grèbes, fuligules, rats, hérons. On en parlera en commençant par les hirondelles qui viennent de faire en masse leur apparition.


jeudi 29 mai 2008

Pierre Esteffe expose ses photos à la Ville-du-Bois


Pierre Esteffe pratique la photographie en amateur depuis son plus jeune âge. C’est dire qu’au talent est venu s’ajouter l’expérience de quarante années d’exercice constant, varié et toujours passionné. Mais il y a aussi chez lui quelque chose de plus qui m’énerve particulièrement : il s’agit de l’instinct du chasseur d’images qui fait qu’il est toujours là où il faut être avant les autres.

Par exemple, c’est lui qui était là seul quand le premier bébé cygne est sorti de l’œuf au Breuil d’Epinay-sur-Orge le 13 mai 2006, alors que nous étions d’habitude toute une bande à surveiller de près tous les jours les moindres mouvements de maman cygne. C’est là, d’ailleurs, auprès du nid que les cygnes avaient construit au bord de la pièce d’eau, que nous nous sommes rencontrés. Heureuse rencontre qui a permis d’ajouter à mon site perso Internet des images d’un intérêt et d’une qualité dont je n’aurais pu que rêver si Pierre et ses autres petits camarades n’avaient eu la gentillesse de m’autoriser à les reproduire.



Mais Pierre ne photographie pas que les animaux. L’exposition dont il est question ici a pour sujet un autre de ses thèmes favoris : les costumes et masques vénitiens. Là, pour opérer, il n’a pas besoin de se rendre invisible sous un filet de camouflage et d’attendre des heures que le héron veuille bien quitter son immobilité pour se pencher sur l’eau et attraper un poisson au passage. Avec les masques, c’est tout le contraire : l’objectif de l’appareil les attire et sous le couvert de l’incognito, ils prennent des poses pour faire admirer leurs jolis atours. Et là, ce n’est pas l’insaisissable martin-pêcheur qui décide du cadrage de la photo mais le photographe lui-même qui met des acteurs en scène pour traduire en images ce mélange d’exubérance et de raffinement.




Ces photos vous les verrez exposées du samedi 7 juin au lundi 7 juillet 2008 au BRAM’S CAFE qui se trouve au Centre Commercial de la Ville du Bois (Entrée1)


Vous pourrez prolonger cette visite en allant visiter le site perso Internet de Pierre qui est à l’adresse suivante : http://pierre.esteffe.free.fr/
et si vous ne savez pas ce qu’a été en 2006 la saga des cygnes du Breuil dont il question plus haut, vous l’apprendrez en cliquant sur le lien suivant :
http://pagesperso-orange.fr/saint-sevin/cygne1b.htm

Toutes les images de ce message sont de Pierre Esteffe. Elles ne peuvent être reproduites sans son autorisation.

mardi 27 mai 2008

Villemoisson-sur-Orge 1899 - 2008


1899

mai 2008


Un peu plus d’un siècle (1899-2008) sépare les deux photographies qui précédent. Elles représentent toutes deux le plus ancien bâtiment communal de Villemoisson-sur-Orge, ville du département de l’Essonne en France. La juxtaposition des images est intéressante car elle permet de mettre en évidence les progrès accomplis pendant cette période.

Les apports de la civilisation sont ici, en effet, remarquables et, malgré les apparences, nombreux. Signalons plus spécialement :
- les plaques d’égout,
- l’automobile dont on aperçoit le capot avant,
- le passage zébré pour la protection des piétons contre les automobiles
- la rampe en alu du fameux escalier, symbole de l’exemplarité du réseau piétonnier villemoissonnais ,
- le Vélux et les chapeaux de cheminées
- le câble qui apporte les bienfaits de l’électricité en courant joliment sur la façade
- par leurs tags l’apport de jeunes décorateurs anonymes mais talentueux à la modernisation du décor
- la disparition du portique destiné à l’entraînement des pompiers devenu inutile
- l’audacieux panachage de volets en bois et en métal
- l’ingénieux et esthétique nouveau système de protection contre les intrus.

Mais ce qui apparaît comme encore plus remarquable est que , malgré toutes les transformations qu’elle a dû subir, cette petite construction rustique vieille de 176 ans tient toujours debout sans prothèses. Mais, bien sûr, avec quelques rides. Et, il faut ici saluer rétrospectivement le talent des artisans maçons campagnards du début du XIXè siècle et les remercier de nous permettre de posséder encore à Villemoisson un rare (et peut-être unique) témoignage du passé rural des villes-dortoirs de la grande banlieue parisienne d’aujourd’hui.


L’histoire de ce bâtiment a déjà fait l’objet de plusieurs pages sur ce blog comme sur les sites perso Internet qui traitent de l’histoire de Villemoisson.

Voir en particulier notre page intitulée : le cœur du Villemoison d’en bas et d’avant ici >>>>

jeudi 15 mai 2008

Des sentes décentes


La Ruelle des Fourneaux à Villemoisson-sur-Orge


Il y a, à mon avis, deux occasions qu’il ne faut jamais laisser passer : celle de s’instruire et celle de rigoler. Quand on tombe sur les deux à la fois, c’est le pied. Et ça va être le cas ici.

Il s’agit du fameux «réseau de sentes» qui serait une spécificité remarquable de la ville de Villemoisson-sur-Orge. Ces sentes que l'ami François Camembert, reconverti dans la poésie après une longue désintoxication, slame le samedi soir chez l’amie Geneviève de Tonnelet, elle-même touchée dorénavant plus par la grâce du verbe que celle du verre et des senteurs de buis et de fruits blancs du sauvignon nouveau. Mais lisons un peu François avant de l’écouter bientôt peut-être :

Nonchalantes les sentes
Serpentent du coteau.
Ouvriers et caissières
Les arpentent bientôt.
Employés, fonctionnaires,
Les suivent aussitôt
Quant aux intérimaires,
C’est plutôt le tantôt
Qu’ils descendent du coteau,
Pour aller au boulot
Et prendre le RER

En passant l’escalier
Qui va à la rivière
Ils auront une pensée
Pour tous ces écoliers
Et ces écolières
Qui au siècle dernier
Et même celui d'avant
L’ont franchi en courant
Tout en se poursuivant
etc...

Donc, si réseau de sentes il y a, la question est de savoir ce qu’on entend vraiment par là. Les dictionnaires ne nous y aident guère. En ce concerne le mot sente, tous nous donnent pour simple explication : sente = sentier. C’est tout et on n’est guère avancé. Quant au mot réseau, c’est tout le contraire, il y en a des tartines. Et on hésite entre l’idée d’enchevêtrement appuyée d’ailleurs dans le Petit Robert par un exemple d’application tout à fait approprié et dû au pape du Nouveau roman, Alain Robbe-Grillet : «l’inextricable réseau de sentiers qui sillonnait en tous sens les ajoncs nains de la falaise» et le concept de système organisé comme dans les réseaux d’assainissement, d’électricité, d’espionnage, etc. Exemple du dictionnaire : «Rien de ce qui concerne l’occupant n’échappe à nos réseaux» (De Gaulle)

Pris alors du plus grand doute, je me suis dit que de bien plus savants que moi avaient dû se poser la même question mais en y apportant des réponses et en les faisant connaître au monde entier par le moyen d’Internet. Et , comme vous l’auriez sans doute fait à ma place, je me suis retourné vers Google, pour lui demander d’interroger le monde de l’htttp et des wikis afin de m’indiquer l’adresse de tous ceux capables de m’initier au mystère du «réseau de sentes». 0,29 seconde après, le super fouineur du web annonçait 105000 résultats environ et en alignait la première page dans laquelle, avec étonnement, je me retrouvais en deuxième et troisième position avec des renvois au site perso dont dépend ce blog.


New York 2008

Rigolade de voir le plus ignorant de tous dans le tiercé de tête, même si avec cent mille participants il ne s’agissait que d’une petite compétition de quartier. Mais que du beau monde ! Beaucoup d’urbanistes pour la plupart des beaux endroits de l’Ile de France. Et que de beaux discours ! Les considérations sur leurs réseaux de sentes s’accompagnent de projets de «corridors écologiques» de «jardinage durable» de «circulations douces» etc. Les réseaux de sentes sont généralement qualifiés de : rares, anciens, importants, originaux. Ils sont assez souvent situés sur des coteaux. Des circuits pédestres permettent d’en faire le tour. Cela permet d’évoquer le bon vieux temps de l’agriculture, de l’arboriculture de la vigne, du bon petit vin blanc. Des sentes on ne plus décentes, somme toute. Un peu « bobo» peut-être, diront certains.


Camino Inca

Au passage Google nous renvoie vers d’autres sentes, sur le Chemin des Incas qui mène au Machu-Pichu, pour nous ramener aux circulations dites douces et à l’encouragement à la pratique du vélo. Ce qui, là non plus, ne semble pas une bataille gagnée d’avance lorsqu’on voit fleurir un peu partout le long de l’Orge, notre Ushuaia à nous, des pancartes qui invitent les cyclistes à ralentir.


Conclusion provisoire : il y a des mots comme circulation et douceur, devoir et mémoire, égalité et chances, qui semblent, depuis toujours, avoir bien du mal à s’accorder. On en reparlera.

mercredi 30 avril 2008

A Villemoisson, hold-up sur le Manoir

Villemoissonnaises, Villemoissonnais, Citoyens, Citoyennes, la situation est grave : notre patrimoine fout le camp.

C’est tout au moins ce que laisse entendre la lecture de la presse. La semaine dernière, l’hebdomadaire local départemental, LE REPUBLICAIN, vient de publier un Guide des communes 2008, par ailleurs fort intéressant, où la commune de Morsang-sur-Orge (91390) à la rubrique «Patrimoine», s’accapare le «Castel d’Orgeval (1905) construit par Hector Guimard, dans le parc Beauséjour » N’ayant peur de rien, elle s’annexe également la «forêt de Séquigny». La ville de Sainte-Geneviève-des-Bois, plus modeste, s’attribue, elle aussi, une partie de la forêt de Séquigny mais en la qualifiant de «pratiquement disparue»



On pourrait croire à une erreur quand tout le monde persiste à situer le Castel à Villemoisson, comme le fait, entre autres, le musée de l’architecture du Palais de Chaillot où il est représenté par la maquette que l’on voit ci-dessus. Mais il y a, d’abord, le fait qu’il y a maintenant plus d’un siècle que c’est comme ça et que même si les gens de Morsang, qui passent pour être lents, ont besoin d’un long temps de réflexion, on aurait pu, on aurait dû ....

Il y a aussi, et cela est plus inquiétant, qu’à la rubrique Patrimoine de de Villemoisson-sur-Orge la même publication énumère : « Eglise Saint-Laurent, porte de l’ancienne ferme (XII°), château de Villemoisson (XVII°), Manoir du Vieux Logis » Mais, point du tout question de l’autre manoir, le seul, le vrai, l’unique , l’historique : celui d’Orgeval. Ignoré, oublié, les voisins s’en emparent, s’en drapent, s’en gargarisent : nous voilà en face d’une nouvelle forme de délinquance ; le hold-up virtuel.

Le pire est que ça se passe entre associés, entre membres d’une même communauté et ce qui est sûr , c’est que ça ne va pas s’arrêter là. On pense à la forêt de Séquigny, par exemple. Le plan qui suit en a été dressé par l’instituteur de Morsang-sur-Orge en 1899. On y voit nettement la place qu’occupait alors les bois. Il n’en reste aujourd’hui que quelques arbres. On est loin de la forêt annoncée par le journal. A Villemoisson, pour l’éducation des masses, on vient de planter un massif composé d’une douzaine d’arbres. Si l’on n’y prend garde un autre hold-up virtuel va se produire.


Mais soyons un moment sérieux. Tout cela vient qu’en fait les questions d’histoire et de patrimoine ne passionnent ni les foules ni les autorités. Mais pour ceux que ça intéresse, et on va en profiter, c’est l’occasion d’évoquer le passé. Pour en rester au point de départ de ce message : le Castel d’Orgeval et le Parc Beauséjour, regardons deux cartes postales qui montrent que si, Guimard a construit une grande villa à Villemoisson, il en a aussi bâti deux petites à Morsang. Jean-Pierre Lyonnet, Bruno Dupont, Laurent Sully Jaulnes dans leur livre intitulé Guimard perdu nous disent que l’architecte aurait acquis deux lots du Parc pour y construire, semble-t-il à ses frais, les deux petites villas représentées ci-après. Le but était de les faire figurer comme maisons témoins sur un catalogue de vente par correspondance. La même source précise que la villa Clair de Lune, située Avenue des Muguets, a été détruite et que la villa Rose d’Avril de l’avenue de la Pépinière a été défigurée au début des années 1970. Je crois l’avoir identifiée au cours d’une promenade dans Morsang, mais je n’en suis pas certain.



Ce sont là des sujets déjà évoqués par ailleurs et particulièrement sur notre page consacrée aux années 1904/1905 et qu’on obtient en cliquant ici >>>>>>

On peut aussi aller sur le site Internet perso de Claude Audigié intitulé les pages consacrées aux lotissements et au Castel. « Connaissez-vous Villemoisson ? »